La chute, elle sembla vertigineuse. Je le sens, mon cœur se serre ; c’est poignant. Je le sais, je n’aurais jamais du me pencher autant, que puis-je y faire ? Je suis bien trop curieux, curieux à en crever. Je l’ai regardé cette jolie brune, il est si tôt que fait-elle dehors au bord du port ? Je suis descendu, je ne me suis pas méfié. J’ai perdu l’équilibre au bord de l’eau, je vacille et ma mâchoire se crispe. J’essaie de luter ; je tombe. L’eau est froide ; l’eau est profonde. Le port est déserté ; je ne sais pas si elle m’a vu ou entendu. J’ai froid. Ma respiration se bloque et je ne sais pas ce que je fais. Mon corps ne m’obéis pas. Mes bras s’agitent. J’essaie de me battre avec la surface de l’eau. Je suis tombé du pont, quel idiot… J’ai peur, je panique. Je ne sais pas où se trouve le fond, je n’arrive pas à crier. Mes boyaux font des nœuds, ça se tord dans tous les sens. J’ai un mal de chien. Je ne veux pas mourir. Je lutte, parce que c’est la vie que j’aime. J’ai le cœur qui tambourine, il ne veut rien lâcher mais je ne sais pas nager. Mes bras, ils s’agitent dans tous les sens. Je ne sais pas nager, j’ignore ce qu’il faut faire. Je me sens pris  en étau, ma gorge se serre. Assaillis par les angoisses de mon enfance, je me vois encore devant cette piscine municipale la boule au ventre alors que mes yeux sont rivés vers l’eau bleue. J’entends leur rires, ils rient de moi parce que je me noie. Je suis incapable de réfléchis, l’eau est agitée ; j’ai l’impression que l’on m’attire vers le fond. Je suis lourd, oui je suis une pierre.

Je crois que je perds les pédales. J’ai envie de crier, alors j’ouvre la bouche ; mais je me noie. L’eau est dégelasse, j’ai envie de vomir. Je me débats et puis tout à coup quelque chose s’enroule autour de moi. Je me défends, mais je ne sais pas. Je me calme car je ne suis plus une pierre. Je ne respire pas, je suis bleu. J’ai peur. Les angoisses surgissent. Les souvenirs de mes peurs. Il parait qu’il faut voir un psychologue à ce stade là ; je ne suis pas fou. Enfin, nous le sommes tous. J’aimerai juste sortir de là. Je ne peux pas prier dieu, je n’y crois pas. Je coule et je meurs c’est tout. Mon destin, je le tiens. Il est froid et j’ai mal. Je suis tiré ; je me laisse emporter. Le chemin de la mort, drôle de chemin funèbre j’ai l’impression que je me promène au dessus du lac d’Hadès. Mes yeux sont mi clos, je ne sais pas ce que je fixe ; le noir devant moi. Il parait que l’on voit une lumière un moment donné, un ange peut-être. Moi, je ne vois que le noir et mes yeux se révulsent. Je lutte encore ; je suis une pierre. Mon corps contre le sol. Je ne veux pas respirer ; je ne veux pas que l’eau entre dans mes poumons. Alors je suis bleu ; je regarde devant moi et je suis là près à mourir. J’étreignais les anges que j’imaginais, je me demandais si l’on hantait ce monde. On est juste mort. J’ai juste mal. J’aimerai que ça s’arrête. La mort, c’est ni dieu ; ni les anges. C’est le froid et la paix. J’ai l’impression de sentir mes globules rouges exploser ; je sais que c’est impossible. Alors c’était ça ? J’allais mourir. Pourquoi je pense à Maman ? En fait… Je me demande si c’est ça qu’elle a ressenti quand elle a perdu l’usage de ses jambes. J’ai mal pour deux, soit en paix un instant.

Puis je reviens. Mes poumons se déploient et ses poings se serrent d’appréhension. Mais c’est de l’air qui s’engouffrait dans mes bronches ; le froid m’a tétanisé et la crainte en a profité pour m’entrainer. Je crois que j’ai pleuré, je ne sais pas. Mon visage est trempé, je suis complètement noyé. J’ai l’impression d’être une éponge au bord de l’évier et mon palpitant continue son rythme infernal alors que je sens que je vais finir par m’endormir pour de bon.

Un jour de repos, enfin. Ses derniers temps j'ai l'impression que je passe mes journées à la caserne. J'aime mon métier et pour rien au monde je n'en changerai, il n'y a aucun doute. Cependant, c'est une passion plus que prenante. Même lorsque je ne travail pas, je dois garder un certain physique mais surtout, je dois garder mes émotions pour moi. Que j'intervienne sur un feu ou sur un secours à personne, je dois laisser mon ressentie de côté et n'avoir aucun préjugé. C'est ça être pompier. Être neutre à chaque instant et rester professionnelle jusqu'au bout. Sauf que, à force de voir des horreurs, ne rien ressentir devient compliqué et j'ai de plus en plus de mal à garder en moi ce que je ressent ..

Aujourd'hui, étant de repos je décida de m'habiller d'une légère robe blanche, lâcha mes cheveux et décida d'aller me balader. Mes écouteurs dans les oriels, je m'évada du monde qui m'entoure et me dirigea machinalement vers le port. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais mes pas se dirigèrent vers le pontons en bois. Accouder à regarder l'horizons un mouvement attira mon attention. Je tourna ma tête et vit un homme à l'eau, j'enleva alors mes écouteurs et vit qu'il avait l'aire de se noyer. Je crois que même de repos, ma passion me poursuit.

Je posa mon baladeur et mes objets électroniques au sol, monta sur la rambarde et plongea. Je fis quelques mettre à la nage jusqu'à arrivée vers l'homme qui était dans le mal .. Je le pris, m'accrocha à lui et nagea vers le bord. Au bout de plusieurs mètre, j'arriva enfin à destination. Je sortie alors le jeune homme de l'eau, et me pencha vers lui afin de vérifier ça respiration. « Monsieur vous m'entendez ? serrez moi les mains, ouvrez les yeux si vous m'entendez. » Bien que ça respiration est plutôt faible, elle est présente. Le jeune homme est donc toujours en vie, ceux qui est une excellente nouvelle !

Je ne sais pas ce qu’il se passe, j’ai comme une barre qui me cisaille l’abdomen, j’ai mal. De l’air… Je sais que je ne suis plus dans l’eau, mais je ne sais pas pourquoi je continue du suffoquer. Du moins, j’essaie de respirer ; c’est difficile. Je tire doucement mon diaphragme, j’ai l’impression qu’il va se couper comme un ressort trop tiré. Une voix. Lointaine. Il ne sait pas vraiment ce qu’elle lui dit, elle parlait et les mots n’avaient aucun sens. Quelque chose serre mes mains, fort ; mais je n’ai pas mal. Alors j’ouvrais les yeux, alerté par cette sensation d’anesthésie. Doucement, mes paupières papillonnent et je suis aveugle. Puis je vois une lumière, est-ce que je suis mort ? Putain, je ne m’attendais pas à ce que ça finisse comme ça. Et puis, en repensant à ma vie je la trouve comblé. Probablement est-ce triste de mourir sans famille, j’avais ma mère c’était suffisant. J’espère qu’elle saura se débrouiller sans moi. Je l’aime tellement. Je vois ses traits, c’est l’ange. Je ne l’imaginais pas si humaine, je pensais que sa peau serait de porcelaine et ses yeux brillants de millions d’étoiles. Ses cheveux sont trempés et le maquillage coule sur ses joues. Elle a l’air triste ainsi. Mes paupières se ferment, elles pèsent des tonnes ; puis enfin je réalise. Je ne suis pas mort.

J’ouvre les yeux, respire un peu plus fort. La raison me revient et j’observe celle qui a sauvé ma vie. Elle me redresse, ou c’est moi. Je ne sais pas. Je suis assis, l’eau se dresse contre moi. Elle rit. Elle s’ennui de mes peurs, elle aurait voulu m’emporter. Elle a sa main dans mon dos ; j’ai froid. J’ai du mal à maintenir mon buste droit. Je respire. J’en ai peut être pas l’air à cet instant à respirer aussi fort ; mais je suis heureux. Les secondes s’écoulaient, j’avais l’impression que cela durait des heures. J’ai perdu mon appareil photo dans l’eau, ce n’est pas grave j’ne possède une dizaine d’autre. Je crois que je l’ai échappé belle. Je tente de relever la tête pour voir le visage de mon héros. Elle n’est pas un ange, mais ça me suffisais. « Merci… » J’n’ai pas l’habitude de dire ça avec sincérité ; mais merci belle inconnue. Je voulais vivre. Je dois avoir une gueule pitoyable du mec mort de trouille. Je me remets de mes émotions, mon cœur est bousculé et pourtant je me sens rassuré. Je ferme les yeux un instant ; mes démons s’éloignent peu à peu. Ce n’est que partie remise. Je devrais apprendre à nager. J’ai peur c’est tout…

Jamais je n'aurai pensé que ma journée de repose se passerait ainsi. J'étais plus resté sur le fait que sa serait pleins de joie, un soleil tapant sur ma peau, une glace à la vanille… Mais un jeune homme changea mes plans. Certes se n'étais pas prévu. Mais ce n'est pas grave. Si je n'étais pas venu ici, je ne suis pas sûr que quelqu'un aurait sauté pour venir le chercher. A part le regarder se noyer, personne n'a bougé. Trop secouer ? je ne sais pas. Quoi qu'il en soit personne ne s'est mouillé à part moi, et le jeune homme que je viens de sortir de l'eau.

De retour sur la plage, je me coupe du monde qui nous entoure et me charge de l'homme que je viens de ramener. J'essaie de le secouer un peu afin de voir si il es conscient ou non. Apparemment oui puisque je vois ses yeux s'ouvrir doucement. Une fois ouvert j'attends quelques secondes, puis je l'aide à se redresser en gardant toujours un main dans son dos au cas où il bascule de nouveau. « Merci… » L'entendis-je me dire. Soulagé je lui fais un sourire. Il est en vie. choquer certes, mais en vie. C'est déjà ça. « Il n'y a pas de quoi .. Évitez de trop vous approcher du bords la prochaine fois. » continuai-je dans un sourire. A se moment précis, un home apporte une couverture que je saisie avant de la poser sur les épaules du jeunes homme. Il faut qu'il se réchauffe un peu, l'eau était vraiment froide. « Comment vous sentez-vous ? » Demandai-je inquiète.

Spoiler:

Elle lui conseilla alors de ne pas trop s’approcher de l’eau, il est un peu trop secoué pour répondre avec ironie et se comporter de façon exécrable comme à son habitude. Elle lui avait sauvé la vie, ils ne se connaissaient pas et probablement lui aurait-il cherché des ennuis dans les jours à venir. Elle le couvre et il est quelque peu sans réaction, passe sa main sur son visage, dissimule par quelque stratégie ses angoisses. Il ne réagissait pas vraiment, puis elle lui demandait comment il allait. Il tournait doucement la tête vers elle et répondit « J’ai connu mieux… » Il n’était pas très enthousiasme, il fallait avouer qu’il avait eu sacrément peur. C’était idiot, tout le monde sait nager. Tout le monde, sauf lui. Il resserre la couverture autour de lui, il n’était pas se genre de personnage plaintif, mais probablement l’avait-il mérité après tout. C’était bien ce que l’on appelle les risque du métier. Il lui était bien arrivé de se faire tabasser dans un coin pour finir hospitalisé, il fallait avouer qu’être un emmerdeur comportait ses risques. Mais tout ça, il le savait déjà.

Elle reste près de lui pourtant, comme si elle s’inquiétait vraiment. En fait, elle semblait des plus authentique. C’était assez perturbant, il était bien plus habitué à l’indifférence de la cité des anges. Puis il pense enfin à son appareil photo pendu à son cou. L’attrape entre ses doigts tandis qu’il dégouline d’eau. Soupire, heureusement qu’il n’eut point prit la photo de l’année sans quoi la journée serait vraiment un véritable fiasco. Il ôte le cordon et pose l’engin assez imposant au sol. Il avait terriblement froid et malgré l’ouverture, ses vêtements étaient glacés. « Comment tu t’appelle ? » Demandait-il alors qu’il retrouvait peu à peu ses esprits ; observant cette figure héroïque qui était un peu trop jolie pour se mettre inutilement en danger.

J’aurais presque ris de ses excuses ; parce qu’elle m’avait sauvé. Parce que ce n’était que matériel t qu’en théorie ça ne valait rien. Rien qui vaille le coup d’aller faire un plongeon mortel. Mais moi, j’étais tombé. C’était un accident rien de plus. Je regarde la jeune femme ; elle est tellement belle que j’en perdrais là où j’habite. C’est con. Je pense que mon cerveau à cruellement manqué d’oxygène. Elle est désolée. Ce n’est que là une commodité sociale. Mais qu’en avait-elle réellement à faire de cet appareil photo ? Alors je souris tout simplement. Je souris enfin. Je lui demande son nom. Il est simple son prénom. Mais il lui va bien, elle a l’air d’une fille simple. « Hunk… » J’espèrais qu’elle ne me ferait pas la plaisanterie du gros monstre vert des avengers, car pour tout avouer j’avais suffisamment subit ce jeu de mots pendant mon adolescence. C’était mon nom. Hunk. Je soupire. J’ai un peu froid, j’aimerai bien rentrer chez moi.

Ma mère disait toujours que je me tuerais au travail. Cela parce que je travaillais beaucoup trop. Mais je pense qu’elle n’aura pas tord ; d’une façon ou d’une autre ; ma curiosité aura ma peau. Je passe ma main dans mes cheveux noyés « Merci pour tout Lou… J’ferais mieux de rentrer… Euh… Tu veux, un café ? » Ouais, je ne suis pas du genre à inviter toutes les filles de la ville chez moi. Bon, probablement que si. Mais, là c’était dans une autre intention. C’est vrai après tout, je devais bien la remercier d’une façon ou d’une autre. Probablement que je ne lui sauverais jamais la vie, enfin pas sans qu’elle le sache. Je pouvais décider de ne jamais écrire d’article sur elle. Je pouvais prendre ce genre de décision, pour la sauver elle aussi.